Antonio Saint-Sylvestre

Impolitiquement correct

5 mai > 3 juin 2006

 

Bienvenus à Bord Antonio Saint Silvestre renouvelle le thème frelaté de l’enfance qu’il fait passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, qu’il sublime dans son désir avide de mordre la vie à pleines dents. Prisonnière de sa poussette une petite fille, une glace énorme prête à tomber au bord des lèvres nous lance un regard de défi sous ses paupières écarquillées. Deux petites chinoises en habits de soirée nous attendent bien sagement assises… mais sont-elles si sages ? En bute aux serpents et aux tarentules, l’enfant domine le monde, tyran faussement innocent de son entourage gâtifiant. Bambins de toutes les couleurs, venus de tous les coins de la terre habiter l’imaginaire de notre sculpteur, ils prennent place au festin de la vie usant du charme infini de leurs yeux faussement innocents. Ennemi acharné du mièvre et du politiquement correct, Antonio Saint Silvestre s’empare avec humour du mythe de l’enfant-roi et accouche de ses bébés pantins qui viennent au monde dans un sourire grimaçant, ravissants et avides prêts à dominer l’avenir de leurs fantasmes que la société n’a pas encore bridés. Le peintre-auteur-compositeur de cette drôle de symphonie théâtrale nous rappelle que l’enfance, cette époque mystérieuse de la vie, creuset de toutes les névroses, est un monde où l’onirisme est loi où il n’y a pas de limites entre moi et l’univers, où il suffit de grandir pour attraper la Lune, où l’on joue au football avec la Terre, où toutes les marelles se terminent au Ciel. «Enfants de tous les pays, jouez, l’avenir vous appartient !» s’écrit tonitruant et truculent dans la vie comme dans l’art Antonio Saint Silvestre ! Lélia Mordoch

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