Keith Long glane les objets abandonnés rejetés sur les grèves de l’oubli. Je les vois toujours comme des vestiges d’archéologies imaginaires surgis d’un temps de ruines et de temples. Ce sont autant de reliefs remodelés par le regard d’un artiste dont la préoccupation première est l’histoire dans sa continuité. Il puise son inspiration aux racines du temps.
Patines égales aux temples mésopotamiens, assemblages qui mêlent casques guerriers et pyramides à partir de bois abandonnés aux destins inconnus nous projettent au cœur d’une véritable construction atemporelle. S’il y a un aspect ludique dans les oeuvres de Keith Long, il se fond dans l’esthétique. Ses sculptures appellent les voyages dans l’espace et le temps. Dans les peintures de Magritte on retrouve les délires de Jérôme Bosch.
Il travaille par série. De l’énergie cosmique des « Sunrise/ Sunset », il passe aux anges sexués, aux sirènes énamourées, proues et proies naviguant sur les flots de la pensée. «Another Place/Another Time», «Autre temps Autre lieu», Paysages, formes anthropomorphiques des «Coquettes», robes de Ménines toutes droites sorties de Vélasquez ? «Sorcerer». Keith Long incarne ses mots en oeuvres. Il nous guide dans le labyrinthe de l’histoire.
Lélia Mordoch
Mars 2003
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