L’instant d’attente, d’attente de toi m’emporte vers ce paysage de ton absence où le regard se pose dans ce moment qui s’étire dans le blanc. Les pierres d’attentes chantent l’espoir, elles ne sont muettes que de voix. Les harpes du Hoggar murmurent dans le désert. Elles crient et rient au gré du vent. Elles disent les histoires du temps qui les dépasse et content les mots des hommes qui passent sous leurs ombres.
Les sculptures d’Emmanuel Fillot sont des poèmes de pierres, les instruments d’une musique intime qui se joint au cosmique en nuances de plumes où le vide crée le rythme. Les pierres sonores figent les paysages de ses promenades dont les chemins se prolongent en métonymies symphoniques d’archipels polyphones. Le regard des pierres qu’il étale sous nos yeux est la prémonition d’un temps à venir.
Microcosmes où domine la présence indifférente des cailloux posés dans l’espace où des mondes apparaissent dans l’éblouissement du sens, les œuvres d’Emmanuel sont les cartes musicales du silence où dansent les pierres.
Lélia Mordoch
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