Galerie Lélia Mordoch |
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Fleurs de guerre I
195 cm x 130 cm Huile sur Toile
2000
©Michel Potage 2000 Tous droits réservés
Michel Potage
Flowers of Wars
7 février > 29 mars 2003
Pour moi, l'image de l'horreur absolue, ce sont ces cadavres décharnés malmenés par des bulldozers dans "Nuit et Brouillard" d'Alain Resnais. Les barbelés des camps de concentration de la seconde guerre mondiale étaient rouillés depuis longtemps lorsque ces images sont venues me poursuivre. Depuis d'autres barbelés ont poussé, partout dans le monde une guerre fait rage et des peuples se battent pendant que sont massacrés des innocents. Mais je suis d'une génération d'européens qui ont la chance de n'avoir jamais connu la guerre ailleurs qu'à la télévision ou au cinéma.
Le jeudi à midi résonnaient les sirènes. J'aimais le son des sirènes sur le silence de ma cour parisienne. Ma mère détestait le bruit des sirènes, pour elle, c'était la guerre, les bombes, les courses aux abris. Je suis ravie par les feux d'artifice ; les claquements de tonnerre des spectacles pyrotechniques scandent la joie et l'avenir. Mes parents, mes grands-parents se souvenaient de la musique des bombes, de l'éclat sinistre et sublime d'un ciel parcouru d'éclairs meurtriers, anonymes et terrifiants, porteurs de mort et de souffrance.
Les feux d'artifice des fleurs de guerres de Michel Potage possèdent cette beauté paradoxale qui atteint au sublime. Ce sont des bouquets mis en scène dans un théâtre de la cruauté.
Flowers of Wars est une série de tableaux qui nous transporte dans l'horreur d'une esthétique de la guerre et nous conduit dans l'antichambre de la paix. Les tableaux que Michel Potage offre au monde sont sa manière de nous mener sur les chemins de l'amour et de la liberté vers un monde qui cesserait à jamais d'être théâtre de la cruauté. Peintre et poète, il nous livre ses armes dans un désir d'exorcisme incantatoire. Dans les tableaux de Michel Potage, je vois une peinture du néant, l'illustration des poèmes d'Antonin Artaud, un appel aux lendemains qui chantent, un hymne à la paix, non pas à la paix des lâches, à la paix de tous ceux qui sont prêts à se battre pour déclarer une fois de plus à la face de l'histoire : stop, plus jamais ça !
Lélia Mordoch
Décembre 2002
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